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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 20:40

Nous sommes en 1910 et De la Rue, imprimeur des timbres britanniques, prépare un nouveau timbre de 2d à l'effigie du roi pour remplacer celui en usage depuis 1902. Il en imprimera la bagatelle de 100 000 feuilles, soit 24 millions d'exemplaires. Les feuilles ne sont pas livrées immédiatement aux bureaux de poste, le temps d'écouler les exemplaires de l'émission précédente.

 

Malheureusement, le 6 mai 1910, le roi Édouard VII meurt et l'administration postale détruit alors tous les exemplaires. Ou presque.

 

Mis en vente par Spink, vente aux enchères du 25.09.2014, lot n° 35.

 

Valeur estimée : 50 000£

 

Il est intéressant de noter qu'un seul exemplaire sur lettre est connu. La lettre est adressée à nul autre que le roi George VI, successeur d'Édouard et datée du... 6 mai 1910. La coïcidence est un peu forte... Cette lettre se trouve aujourd'hui, on s'en doute, dans la collection royale.

 

Ce timbre est connu comme le « 2d Tyrian plum », c'est-à-dire de couleur pourpre de Tyr. Dans l'antiquité, cette teinture produite par les Phéniciens était réputée et prisée dans l'ensemble du monde méditerranéen. Dans le monde de la philatélie, elle est associé à ce timbre rare, non émis, connu à 12 exemplaires.

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 21:31

Le 9 décembre 2010, John E. du Pont meurt dans une prison de Pennsylvanie. Il s'y trouvait depuis plus d'une décennie après avoir abattu sans motif apparent son voisin et ami de longue date, Dave Schultz. Ce triste fait divers serait aujourd'hui totalement oublié si John du Pont n'avait pas été un millionnaire philantrope. Cette année a d'ailleurs été présenté au festival de Cannes un film, Foxcatcher, racontant l'histoire de ce meutre et des troubles mentaux de son auteur.

 

Quel rapport avec la philatélie ? John E. du Pont était également un collectionneur aguerri qui avait acheté en 1980 le seul exemplaire connu du célèbre 1¢ magenta de la Guyane britannique :

 

Mis en vente par Sotheby's, vente aux enchères du 17.06.2014, lot n° 1

Valeur estimée : 10 000 000$ à 20 000 000$

Prix de vente : 7 900 000$

 

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries Inc., vente aux enchères n° 560 du 05.04.1980, lot n° 374

Prix de vente : 850 000$

 

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries Inc., vente aux enchères n° 279 du 24.03.1970, lot n° 279

Prix de vente : 280 000$

 

Transaction privée, 1940

Prix de vente : 45 000$

 

Mis en vente à l'Hôtel Drouot par l'état français, vente aux enchères du 06.04.1922, lot n° 295

Prix de vente : 300 000F

 

Transaction privée, 03.10.1878

Prix de vente : 120£

 

Transaction privée, 1873

Prix de vente : 6 shillings

 

Achat au bureau de poste, 1856

Prix de vente :

 

ex Hunter, Vaughan, McKinnon, Ridpath, Ferrary, Hind, Hind Scala, Small,  Weinberg & Associates, du Pont

 

Ce timbre est suffisamment célèbre pour qu'on connaisse son parcours exact depuis sa « découverte » en 1873. C'est le jeune Louis Vernon Vaughan, 12 ans, collectionneur, qui découvre cet exemplaire dans la correspondance de son oncle. Il le vend 6 shillings afin d'acheter d'autres timbres pour sa collection. 

 

Quelques années plus tard, le timbre fait son chemin dans la faduleuse collection du comte von Ferrary, où il y restera jusqu'à la mort de ce dernier à Paris en 1917. Il lègue sa collection à l'état allemand mais dans cette période de guerre, la France se l'approprie et la met aux enchères quelques années plus tard, déduisant le résultat de la vente des réparations de guerre dues par l'Allemagne à la France.

 

Le timbre est déjà célèbre et de nombreuses anecdotes le concernant sont racontées. On dit qu'un particulier ayant déniché un second exemplaire aurait contacté Arthur Hind, l'acheteur de l'Hôtel Drouot, afin de lui vendre ce deuxième joyau. Celui-ci aurait acquis ce deuxième exemplaire authentique, aurait ensuite allumé son cigare et mis le feu au timbre en disant « Il n'y a qu'un seul 1¢ magenta » à son interlocuteur médusé...

 

Une contreverse naîtra également sur la possibilité que le timbre soit en fait un 4¢ modifié, hypothèse aujourd'hui rejetée. Pour le comprendre, il faut se pencher sur l'histoire postale de la colonie britannique. En 1850, les premiers timbres y sont imprimés de façon artisanale et un service postal intérieur est mis en place en mars 1851. Ce service a un essor fragile en raison de tarifs postaux inadaptés. Fin 1851, ces tarifs sont modifiés : 4¢ pour une lettre simple, 8¢ pour une lettre de moins d'une once (environ 30g) puis 4¢ pour chaque once supplémentaire. Les journaux, auparavant distribués gratuitement, devaient maintenant être affranchis d'un timbre de 1¢. La colonie commandera donc des timbres à une imprimerie de la métropole, d'une valeur faciale de 1¢ et 4¢, ce qui était suffisant pour les besoins d'affranchissement.

 

L'émission de 1852 fut remplacée par une troisième émission en 1853, émission qui durera jusqu'en 1859. Cependant, à l'automne 1855, l'île ne reçoit que 5000 exemplaires de chacune des valeurs alors qu'elle en attendait 50 000. Une nouvelle commande est immédiatement envoyé à l'imprimeur mais à cette ère où internet et l'avion n'existaient pas, il faudra pr-s d'un an pour recevoir la prochaine commande. Les stocks de timbres de l'île s'amenuisant, les autorités se sont résignées à imprimer une nouvelle émission avec les moyens locaux, d'où l'aspect assez brut et minimaliste de la rareté illustrée ci-haut et ce qui explique que le postier-maître ait demandé à tous ses commis de parapher chaque exemplaire de ces timbres, d'où les lettre EDW, pour Edmund Dalzell Wight, sur le 1¢ magenta.

 

Le timbre porte un cachet du 4 avril 1856, un vendredi. Justement, ce jour-là, The Official Gazette of British Guiana, qui paraît habituellement le mercredi et le samedi, publie un numéro spécial comportant deux proclamations du gouverneur de l'île. On peut donc imaginer que c'est ce numéro spécial qui sera affranchi et envoyé à Andrew Hunter, au domicile duquel son neveu découvrira le timbre 17 ans plus tard.

 

L'exemplaire offert à la vente n'est pas en très bonne condition mais on peut néanmoins affirmer que c'est le plus bel exemplaire connu puisque c'est le seul. Celui qui l'ajoutera à sa collection pourra, comme la plupart des précédents propriétaires, ajouter son cachet ou ses initiales au dos du timbre et passera à la postérité philatélique.

 

 

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 23:24

Les premiers timbres commémoratifs étant apparus à la toute fin du dix-neuvième siècle, et l'un d'entre eux est généralement considéré comme le premier timbre de Noël :

 

http://lh5.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TRZusU1Fc0I/AAAAAAAACFA/v2GFPSQ19Ws/s400/25-12-2010-1.jpg

Mis en vente par Vance Auctions Ltd, vente sur offres n° 279 du 26.01.2011, lot n° 5438.


Cote : 170$
Valeur estimée : 100$

 

Le timbre représente une mappemonde sur laquelle les pays du Commonwealth sont coloriés en rouge. Quel rapport avec Noël ? Aucun, si ce n'est l'inscription « XMAS 1898 » au bas de la mappemonde. En fait, le timbre ne commémore pas Noël mais l'instauration, à partir du 25 décembre 1898, d'un tarif universel d'un pence pour tous les états de l'empire britannique, dont le Canada fait partie. Tous les états ? Non, l'Australie et la Nouvelle-Zélande devront attendre quelques années de plus... Ce tarif unique ne survivra pas aux soubresauts économiques induits par la première guerre mondiale.

 

Ce timbre sera émis à environ 16 000 000 d'exemplaires; il est donc loin d'être rare. Il est de trois couleurs, un fond noir, les océans dans des teintes diverses de bleu et les pays du Commonwealth en rouge. Il semblerait que les deux couleurs étaient imprimés par lithographie, ce qui implique trois passages pour l'impression du timbre, ce qui donnera évidemment lieu à de multiples variétés amusantes, les couleurs et les océans étant plus ou moins bien alignés. Ce timbre est représenté par deux numéros distincts dans le catalogue Scott; les autorités postales ayant décidé « d'améliorer » la couleur des océans. En fait, on distingue très facilement quatre couleurs pour les océans.

 

Les deux paires ci-haut sont tout ce qu'il y a de plus normales, si ce n'est le numéro de planche dans la marge supérieure.

 

Joyeux Noël, avec quelques minutes de retard... !

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 14:54

Le détroit des Dardanelles, c'est ça :

 

http://lh4.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TQTTtd4uwyI/AAAAAAAACEQ/fBR-BAxkvNg/s400/11-12-2010-6.jpg

 

Il s'agit d'un long bras de mer d'une soixantaine de kilomètre de long qui relie la mer Méditerranée à la mer Noire, via la petite mer de Marmara. Il est donc situé à l'extrémité occidentale de la Turquie. Inutile de dire que le contrôle de ce bras de mer est stratégique pour le contrôle de tout le trafic maritime desservant l'Asie mineure. 

 

Les forces alliées l'avaient bien compris et durant la première guerre mondiale, elles tenteront de ravir le contrôle de ce détroit à l'Empire ottoman, ce qui est plus simple à dire qu'à faire. Effectivement, les forces alliées s'y casseront les dents, l'opération étant un échec complet où près de 500 000 hommes perdront la vie. Il est d'ailleurs remarquable vu la configuration des lieux et vu le fait que les alliés durent faire un débarquement que les partes des Ottomans furent presque aussi élevées que celle des assaillants.

 

Ce n'est pas la première grande bataille qui eu lieu à cet endroit puisque qu'il y a un peu plus de 24 siècles la flotte athénienne y fut réduite en morceaux, ce qui mit fin à la guerre du Péloponnèse. Je vous recommande d'ailleurs la lecture du récit de Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, publié entre autres dans la collection Bouquins de Robert Laffont. Je suppose que Churchill et les stratèges alliés connaissaient l'histoire et les risques liés à cette opération et pourtant je ne peux m'empêcher de penser que si leur génération avait autant jouer que la nôtre aux jeux de stratégie temps réel, la bataille de 1915 aurait été bien différente...

 

http://lh4.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TQTTtoYlJvI/AAAAAAAACEU/CKEQXIzHO6s/s400/11-12-2010-7.jpg

 

Passons à la philatélie et examinons ce bloc de six timbres russes surchargés de la mention « Dardanelles 35 piastres » :

 

http://lh4.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TQOr_MxIvnI/AAAAAAAACDw/QiWDNkSnu1k/s640/11-12-2010-3.jpg

Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 16.12.2010, lot n° 2320


Cote : 50 000€
Prix indicatif : 30 000$
Prix de vente : Invendu

 

Au début du XXème siècle, l'empire Ottoman est en fin de vie et diverses puissances y possèdent des comptoirs postaux, dont la Russie. Cette dernière surcharge donc divers timbres avec le nom de villes ou régions de l'actuelle Turquie, dont les Dardanelles. 

 

Regardez bien ce bloc de six, en particulier le timbre de droite dans la rangée centrale. Le cadre est inversé ! Il est toujours intéressant de pouvoir admirer ces variétés au sein d'un bloc. Le timbre russe sans surcharge est également connu avec cadre inversé; cette erreur n'est donc pas propre aux exemplaires surchargés. Cette variété existe également à l'état oblitéré :

 

http://lh5.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TQOr_ActKLI/AAAAAAAACD0/X36Gd8ACODU/s400/11-12-2010-4.jpg

Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 16.12.2010, lot n° 2321


Prix indicatif : 10 000$
Prix de vente : Invendu

 

 

Mises à jour : Inverted Jenny position 22, une paire du premier vol transatlantique ne trouve pas preneur et un double de Genève sur lettre.

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 15:53

Comme le titre ne l'indique pas, l'État indépendant du Congo est un territoire (qui correspond à l'actuelle République démocratique du Congo) qui fut administré et géré par le roi des Belges, Léopold II, à la fin du dix-neuvième siècle. Cependant, l'administration de ce roi consista plus ou moins à laisser les grandes compagnies d'exploitation réduire la population en semi-esclavage, ce qui conduisit, après des débats et tractations difficiles, à l'annexion du Congo par la Belgique, en 1908.

 

Une collection spécialisée étant actuellement offerte sur le marché, j'en ai profité pour découvrir un peu ce domaine qui m'était totalement étranger. Après une première série à l'effigie du roi Léopold II, vient une deuxième série qui me plaît beaucoup. Elle dépeint des paysages et des scènes de la vie congolaise, en noir dans un cadre de couleur, très travaillé. La série sera reprise après les évènements politiques de 1908, en remplaçant « État indépendant du Congo » par « Congo belge ». Voici une feuille complète de l'un de ces timbres :

 

http://lh3.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TQJKMuNu0iI/AAAAAAAACDQ/g4zZLmDes94/s640/10-12-2010-1.jpg
Mis en vente par Postzegelveilingen Van Looy & Van Looy, vente aux enchères publique n° 133 du 17.12.2010, lot n° 105.

Cote : 15 500€
Prix de départ : 2000€
Prix de vente : 5600€

 

Cette feuille neuve est l'une des 464 feuilles qui ont été imprimées, pour un total de 23 200 exemplaires, ce qui n'est pas beaucoup ! Il est remarquable qu'il soit encore possible d'en trouver une feuille complète aujourd'hui. 

 

En recherchant des informations sur divers timbres offerts dans la vente, je suis tombé sur une véritable mine d'information sur la philatélie du Congo belge, que je vous invite à découvrir en suivant le lien si le domaine vous intéresse.

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 20:10

Si par hasard vous trouviez le timbre du Portugal suivant, vous viendriez de dénicher une véritable rareté :

 

http://lh5.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TPab_TiV78I/AAAAAAAACC8/L9su3D2djAg/s800/01-12-2010-1.jpg

Mis en vente par Spink, vente aux enchères publique n° 1034 du 09.12.2010, lot n° 2043.

Valeur estimée : 20 000 à 25 000€
Prix de vente : Invendu

 

A première vue, il n'a rien de particulier. Bien que le vendeur ne le précise pas, il semble qu'il soit déchiré et renforcé dans la marge de gauche. Il est neuf, avec une partie de sa gomme originale, et possède un certificat d'authenticité. Le seul problème ? Ce timbre n'existe pas.

 

En effet, il suffit d'ouvrir n'importe quel catalogue de timbres du Portugal pour constater que la série de timbres émise de 1870 à 1884 à l'effigie de Louis 1er du Portugal (je vous passe son nom complet, qui doit bien comporter une quinzaine de prénoms !) ne possède pas de valeur de 500 reis. On a beau chercher parmi les treize valeurs, les trois types de papier, les quatre tailles de dentelure, les différentes couleurs, les surcharges de 1893, les deux réimpressions, les épreuves, rien.

 

Il s'agit en fait d'un timbre non émis qui, à la différence de certains timbres français, ne figure pas au catalogue. Le fait qu'il n'y en ait qu'un seul exemplaire connu n'aide certainement pas ! Il aurait été préparé pour servir à l'affranchissement de télégrammes. Il est offert à la vente, parmi une exceptionnelle collection d'épreuves de timbres portugais. D'ailleurs, cette collection comporte tellement d'items non répertoriés par le catalogue spécialisé « Provas e Ensaios de Portugal e Colónais » que le catalogue de vente servira longtemps de référence pour les collectionneurs de ce domaine.

 

Mise à jour du 26 décembre 2010

Cette vente semble avoir été un échec, seuls 84 lots sur près de 500 ont trouvé preneur, pour un total de 31 315€. Peut-être s'agissait-il d'une collection trop spécialisée...

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 15:32

Il y a moins d'un mois qu'on parlait la dernière fois du 1fr vermillon sur ce blog, pour mentionner l'existence d'une variété « à la barbiche ». La paire que nous présentons aujourd'hui ne mérite un article que grâce à une coïncidence fortuite, l'offre simultanée de deux paires du 1fr vermillon.

 

Dominique, blogueur prolifique, nous a déjà présenté la première de ces deux paires :

 

http://lh6.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TPJhUuzN5iI/AAAAAAAACCU/p5fxBKAmv3k/s400/28-11-2010-1.jpg

Mis en vente par Behr Philatélie, vente sur offres n° 11 se terminant le 08.12.2010, lot n° 227.

 

Cote : 85 000€
Prix de départ : 40 000€
Prix de vente : 42 775€

 

Le vendeur précise qu'il s'agit d'une paire superbe du vermillon vif et qu'il existe moins de cinq paires de ce timbre. Passons sur le « superbe » qui est franchement optimiste et revenons sur les cinq paires. Moins de cinq, c'est trois ou quatre ? Je dirais que ce n'est pas possible, il y a en forcément plus.

 

Déjà il y a en au moins deux puisque hasard du calendrier une seconde paire vient tout juste d'être vendue à Genève :

 

http://lh3.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TPJhU5jxA1I/AAAAAAAACCY/ig-ui04ZqfQ/s800/28-11-2010-2.jpg

Mis en vente par David Feldman SA, vente aux enchères publique du 19.11.2010, lot n° 20010.

 

Valeur estimée : 18 000€
Prix de vente : 18 000€

 

Il s'agit d'une paire vermillon foncé, à mon humble avis plus jolie que la précédente. On a donc deux paires oblitérées. Pour ne pas dépasser quatre, il faut omettre les paires neuves, les paires oblitérées sur lettres (on en connaît au moins trois, dont une est illustrée sur ce blog) ainsi que la bande de quatre sur fragment de lettre. Et que dire de l'énorme bloc de 32 timbres oblitérés du 1fr vermillon terne qui a été découpé il y 75 ans ?

 

Bref, on va dire qu'il n'y a pas plus de quatre paires du 1fr vermillon vif oblitéré et là ça devrait être bon !

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 15:56

Parfois, sur eBay et consorts, apparaissent des timbres en argent. Le vendeur prend en général soin de faire un scan ou une photo de près, ce qui permet de constater que la réalisation est d'une certaine finesse et qu'il ne s'agit donc pas d'une production clandestine. D'où viennent ces timbres ?

 

Parfois des administrations postales, comme la Marianne de l'Europe en argent émise par La Poste, mais le plus souvent, il s'agit de « lingots » émis il y a une trentaine d'année par The Franklin Mint, une SARL fondée en 1964 en Pennsylvanie. Cette compagnie crée et vend une énorme panoplie d'objets de collection, dont des pièces et lingots divers. A la fin des années 1970 et au début des années 1980, elle émet entre autres au moins trois collections qui concernent les timbres, pour le compte de l'International Society of Postmasters (je ne sais pas s'il s'agit d'une entité distincte ou d'une marque de commerce de la compagnie) :

  1. En 1977, une collection des 50 timbres les plus célèbres du monde. Chaque « timbre » en argent sterling pèse environ 10g.
  2. En 1979, une collection des 73 premiers timbres du monde, en argent plaqué or. Ils sont offerts sur abonnement, au rythme de un par mois, pour un montant « garanti » de 19,50$, soit environ 50$ en monnaie d'aujourd'hui.
  3. En 1981, une collection des 100 timbres les plus célèbres du monde. Les « timbres » sont beaucoup plus petits que ceux de la première série et sont vendus comme miniatures. Ces miniatures étaient vendues au prix de 4,75$ chacune.

 

Ces objets de collection n'ont aucune valeur philatélique; d'ailleurs la compagnie ne s'y est pas trompée puisqu'on retrouve des publicités pour ces timbres dans Popular Mechanics, qui n'est pas spécialement un magazine destiné à des philatélistes :

http://lh6.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TOfglvdM_HI/AAAAAAAACB8/sOjpLZESbKQ/s800/20-11-2010-1.jpg

http://lh3.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TOfgmc5CldI/AAAAAAAACCA/3LC6Amra7G0/s800/20-11-2010-2.jpg

 

Les mots surlignés en jaune sont le résultat de la recherche sur Google. 

 

Combien valent ces timbres aujourd'hui ? Leur valeur philatélique est nulle; leur valeur en tant qu'objet de collection l'est presque autant. Il ne reste plus que la valeur d'agrément (après tout il est parfaitement légitime de trouver ces objets « beaux ») et leur éventuelle valeur en tant que métal, le cours de l'argent étant sujet, comme celui de nombreux autres métaux, à de brusqus flambées de spéculation.

 

J'attire l'attention du lecteur sur le fait que ces objets sont souvent présentés comme un investissement sûr justement parce qu'ils sont composés d'argent. Il faut d'abord savoir qu'il s'agit d'argent sterling, donc à priori à 92,5% et qu'il faudrait que les temps économiques soient particulièrement difficiles pour qu'on veuille fondre ces pièces pour en récupérer l'argent. Pour investir dans ce métal précieux, il vaut mieux acheter des parts d'un trust stockant des lingots d'argent, comme celui-ci ou éventuellement spéculer à l'aide de produits dérivés.

 

Bref, pour environ 150$ il est possible d'acheter la collection complète de miniatures. La collection de 50 timbres en argent est un peu plus chère, mais on pouvait la trouver à partir de 200$ il y a deux ans, ce qui était globalement la valeur des 500g d'argent contenu dans la collection. Depuis, le cours de l'argent a presque doublé donc il serait logique qu'il faille débourser plus pour obtenir cette collection. Il n'est pas rare de voir des pièces individuelles de ces collections offertes sur des sites de vente tels ebay, pour de prix de départ allant jusqu'à 50$, sans que je sache si elles trouvent preneur ou pas à ce prix.

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 09:29

Puisque que de très nombreux exemplaires viennent d'être vendus et qu'il s'agit d'un timbre que je trouve particulièrement intéressant, attardons-nous une fois encore sur le premier timbre du Canada, le castor. On distingue en général quatre émissions :

 

Années Détails Cote
1 1851-1852 Trois pence non dentelé, papier vergé 1150$
4 1852-1858 Trois pence non dentelé, papier vélin 240$
12 1859 Trois pence, dentelé, papier vélin 1000$
15 1859-1868 Cinq cents, dentelé, papier vélin 37,50$

 

Les cotes sont celles du catalogue Scott 2009 et sont données en dollars américains. Nous allons concentrer notre attention sur le n° 12, le trois pence dentelé, qui sera rapidement remplacé par son homologue de cinq cents, le Canada ayant adopté en 1859 la monnaie qu'elle utilise encore aujourd'hui, le dollar. Les premiers timbres dentelés sont donc plus rares que les non-dentelés en raison de leur période d'utilisation plus courte. De plus, les marges entre les différents timbres d'une planches étant insuffisamment large, les dentelures sur ces premiers timbres amputent très souvent le dessin.

 

Étant donné cet état de fait, il est inévitable que des petits malins transforment des n° 4 en n° 12 :

 

http://lh4.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TN0CiuhccbI/AAAAAAAACBk/VKePtbYmA0U/s400/12-11-2010-1.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 154.

Cote : 400$
Prix de vente: 110$

Collection Healy Pass

 

A première vue, il s'agit d'un très bel exemplaire du n° 12. Cependant, il y a un premier indice qui doit nous faire douter, c'est que la pointe de toutes les dents est rigoureusement droite, comme si le timbre avais été séparé de ces voisins à coups de ciseaux. Cet indice, qui n'est pas en soi une preuve, nous pousse à examiner plus en détails les dentlures. On aperçoit alors des irrégularités manifestes (soulignées ou encerclées en vert par l'auteur de ce blog) qui ne sont pas typiques des dentelures de l'époque, comme on peut le constater sur un exemplaire normal :

 

http://lh5.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TN0CiqRZbII/AAAAAAAACBo/MdYZFjzpAhY/s400/12-11-2010-2.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 162.

Cote : 1100$
Prix de vente: 400$

Collection Healy Pass

 

D'ailleurs, on remarquera sur cet exemplaire que les cinq premières dents sur le côté gauche sont également coupées au ciseau. Cependant, tous les interstices ont rigoureusement la même forme, la même profondeur, le même espacement.

 

Le plus cocasse dans cette histoire de fausse dentelure c'est que le faussaire a fait une grave erreur qui n'est pas visible sur le scan : il a redentelé un n° 1 sur papier vergé plutôt qu'un n° 4 sur papier vélin ! « A true philatelic crime » selon le vendeur. Une grosse bêtise à mon avis, sauf si le faussaire a pu faire gober à un collectionneur qu'il s'agissait d'une pièce unique et qu'un dentelé sur papier vergé était extrêmement rare...

 

Que faire avec ce timbre maintenant ? On peut l'édenter pour le retransformer en n° 1, au prix de marges qui seront alors inexistantes. On peut le conserver tel quel, il paraît quand même bien. Pour être honnête, il faudrait peut-être le marquer au dos, par exemple d'un « F » à l'encre, pour attirer l'attention des futurs acquéreurs. Cependant, personnellement, je n'aime pas par principe « dégrader » un objet ancien et du coup si par hasard il avait atterri dans ma collection, je pense que je le conserverait tel quel.

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 16:59

Une question qui revient sans cesse dans le monde de la philatélie est « Quelle est la valeur de ce timbre ? ».  Le néophyte n'est pas aidé par les catalogues qui proposent des cotes qui sont largement supérieure à la valeur des timbres. De plus, le rapport entre la cote et la valeur d'un timbre dépend du catalogue de cotation (certains éditeurs fournissent des cotes plus réalistes que d'autres) et de la période à laquelle le timbre a été émis. Les choses se compliquent pour les timbres classiques du dix-neuvième siècle car la qualité de l'exemplaire a une énorme influence sur sa valeur réelle. Certains catalogues donnent deux ou trois cotes en fonction de la qualité; une division par deux de la cote entre chaque catégorie est un bon point de départ.

 

Une image valant mille mots, considérons un exemple concret, le premier timbre du Canada, émis à partir de 1851 :

 

 http://lh5.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TNwSSjZGVyI/AAAAAAAACBI/JfWIIssOsvM/s800/11-11-2010-1.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 35.

Cote : 350$
Prix de vente: 350$

Collection Healy Pass

 

Pour être plus précis, il s'agit d'un exemplaire sur papier vélin de couleur rouge foncé, émis entre 1852 et 1857. Ce timbre de 3 pence n'est pas rare (contrairement au 12 pence) car c'était le tarif lettre de l'époque. L'exemplaire illustré ci-haut est en excellent état pour les raisons suivantes :

  • Il n'y a aucun pli, aminci ou autre défaut de papier, ce qui est bien sûr difficile à évaluer sur un scan; on doit s'en remettre au vendeur.
  • Il possède quatre larges marges relativement égales. Au-delà de l'absence de défaut, c'est un critère très important dans la détermination de la valeur du timbre. On verra plus loin l'influence que peut avoir se point à priori anodin.
  • Sa couleur est vive et l'impression est claire et détaillée. Les amateurs de variétés et les spécialistes d'une émission rechercheront les variétés de teintes ou les impressions moins précises ou abîmées mais les collectionneurs généralistes préféreront la netteté. 
  • L'oblitération est délicate et ne masque pas le motif. Il est fréquent que les oblitérations soient appliquées grossièrement, soient peu lisibles et maculent le timbre d'un surplus d'encre noir flou. Encore une fois, les collectionneurs généralistes préféreront une oblitération claire, lisible mais en même temps discrète.
  • Ce timbre est en général frappé de l'une des deux oblitérations suivantes : sept anneaux concentriques ou un nombre entouré de quatre anneaux concentriques. Cet exemplaire est frappé d'un 21 entouré de quatre anneau. Ce nombre était celui utilisé par les bureaux de poste de Montréal, c'est donc le plus courant, Montréal étant à l'époque la ville la plus importante du Canada. Il n'y a donc pas de rareté particulière pour ce type d'oblitération.

 

En conséquence, ce timbre fut âprement disputé lors de la vente puisque lors de la mise à prix, le commissaire-priseur annonça qu'il avait déjà cinq mises (de cinq acheteurs potentiels donc) à 325$, ce qui est exceptionnel; on a rarement autant d'acheteurs qui sont prêt à débourser exactement le même prix. Cependant, l'un d'entre eux étant présent à la vente (via une session internet live), le timbre fut adjugé pour 350$.

 

Ce qu'on peut d'ores et déjà constater, c'est que le prix de vente est exactement la valeur de la cote, ce qui montre bien que cette dernière est largement surévaluée puisqu'il faut qu'un exemplaire exceptionnel soit offert pour qu'elle soit atteinte.

 

Dans cette vente, il y avait plus de 150 exemplaires de ce timbre offerts puisque qu'une collection spécialisée était dispersée. Voyons deux autres exemplaires pour mieux comprendre comment de petites différences peuvent jouer sur la valeur du timbre :

 

http://lh5.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TNwSTGQcDuI/AAAAAAAACBM/BgUcJ4_tqZg/s800/11-11-2010-2.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 25.

Cote : 350$
Prix de vente: 95$

Collection Healy Pass

 

Ce timbre possède toutes les même qualités que le précédent, à une exception, la marge de droite est coupée plus serrée. Ce petit détail a amputé les deux tiers de la valeur du timbre ! Cet exemplaire est néanmoins plus représentatif de la valeur réelle de ce timbre; la valeur atteinte par le premier présenté dans ce billet est exceptionnelle.

 

http://lh3.ggpht.com/_m5TAVVZAIO0/TNwSTHmiy_I/AAAAAAAACBQ/2ZWSM6J-y2U/s800/11-11-2010-3.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 24.

Cote : 400$
Prix de vente: 70$

Collection Healy Pass

 

La cote de ce troisième exemplaire mérite quelques explications. Il s'agit d'un exemplaire sur papier nervuré (ribbed en anglais), qui cote 800$ pour un exemplaire en bonne qualité et 400$ pour un exemplaire de qualité moyenne, qui est le cas de celui-ci. L'oblitération discrète de Brockville, une jolie impression et les inscriptions marginales à droite ne suffisent pas à compenser les défauts : un aminci, des marges inexistantes sur deux côtés, une déchirure  en haut qui impacte négativement le regard. Ce timbre s'est donc vendu moins d'un dixième de sa cote maximale.

 

Peut-on tirer une conclusion de ses trois exemples ? Pas nécessairement mais on peut donner un guide général aux collectionneurs néophytes qui souhaitent évaluer leurs timbres classiques :

 

Qualité Cote Remarques
Exceptionnelle 100% Timbres exceptionnels, larges marges égales, impression claire, oblitération précise, couleur fraîche, papier impeccable. Ces exemplaires doivent être achetés auprès de tiers de confiance.
Très bonne 50% Timbres en très bonne voire excellente condition qui auraient un ou deux détails infimes qui les empêchent d'être exceptionnels, comme une oblitération un peu plus lourde, une marge moins droite, un détail qui choque l'oeil aguerri.
Bonne 25% Timbres en bonne condition qui ne présente à priori aucun défaut mais dont les marges sont un peu serrées, la couleur un peu moins fraîche, etc. Il y a très peu de timbres offerts par des particuliers qui sont supérieurs à cette catégorie.
Usuelle 10% La plupart des exemplaires sont dans cette catégorie; un ou plusieurs petits défauts de papier, un pli, aussi petit soit-il, le design coupé sur un côté, une oblitération maculant le timbre... tous ces détails font perdre énormément de valeur par rapport à un exemplaire parfait.

 

Ce tableau n'est qu'un guide général et ne doit pas être pris à la lettre pour tous les timbres classique; diverses caractéristiques font certains timbres sont plus ou moins souvent rencontrés en bonne ou mauvaise condition (les timbres communs sont souvent en meilleure condition; les mauvais exemplaires ayant simplement été jetés au fil des années). Il constitue cependant une bonne base pour avoir une idée de la valeur d'un timbre.

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