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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 15:53
Il y a des destinations qui sont suffisamment inhabituelles pour attirer notre attention :

Mis en vente par Antonio Torres International, vente aux enchères du 07.03.2009, lot n° 1406.

Valeur estimée : 4000£
Prix de vente : Invendu

Postée de Salta (on lit Salta Franca sur le cachet), ville du nord de l'Argentine, la lettre est affranchie d'un timbre de 10 centavos émis en 1862 (et normalement destiné aux envois outremer) et est à destination d'Atacama.

Atacama est un désert, l'un des plus vieux et arides du monde, juché sur un haut plateau des Andes. La pluviométrie y est pratiquement nulle; on pense que dans certaines zones il n'y aurait pas plus durant plusieurs siècles ! Paradoxalement, l'astronomie y trouve son bonheur en raison de l'altitude, de l'absence de nuage et de pollution lumineuse. On y installe actuellement une batterie de quatre-vingt radio-téléscopes.

Le désert d'Atacama se trouve aujourd'hui au Chili mais il y a 150 ans, les frontières ne sont pas tout à fait les mêmes et il semble que la lettre était à destination de la Bolivie, d'où le cachet POTOSI au verso, Potosí étant une ville du sud de la Bolivie. Cette ville est également particulière; située à une altitude de plus de 4000 mètres, c'est l'une des plus hautes du monde. Pourtant, sa population sera très importante au XVIIème et XVIIIème siècle, lorsque l'exploitation de mines d'argent battait son plein.

Où exactement habitait le destinataire de la lettre ? Difficile de le dire, peut-être dans l'une des oasis du désert, comme San Pedro de Atacama. Une destination probablement rarissime pour une lettre du dix-neuvième siècle.

Bonne lecture si comme moi vous suivez les liens !

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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 22:15
J'ai déjà présenté sur ce blog les deux premiers timbres du Pérou. Intéressons-nous maintenant à la série suivante, la première série officielle émise par le gouvernement péruvien, le 1er mars 1858. Elle est composée de trois timbres identiques représentant les armoiries du pays, de valeurs nominales un dinaro, un peseta et un demi peso, sachant qu'il y a huit dinaros ou quatre pesetas dans un peso. Les timbres sont de couleurs bleu, rouge rose, et jaune chamois.

Sauf qu'il existe des exemplaires du timbre d'un demi peso de même couleur que le timbre d'un peseta, rouge rose. La raison est qu'une série de cinq clichés du timbre d'un demi peso ont été insérés par mégarde dans une planche du timbre d'un peseta. D'autres exemples de ce type d'erreur se produiront dans l'histoire philatélique, le plus connu étant sans doute le 5¢ Washington de 1916 qui se retrouve au beau milieu d'une feuille de 2¢.

Pour compliquer un peu plus la tâche du spécialiste, les bureaux de postes péruviens reçurent comme instruction de considérer les timbres erronés comme des timbres d'un peseta...

Les plus célèbres exemplaires de cette erreur, provenant de la collection Islander, sont aujourd'hui offerts à la vente. La plupart de ces items ont été acquis par transaction privée il y a plus de 35 ans et n'ont pas été offerts aux enchères depuis plus d'un demi-siècle.

Commençons par les blocs :

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lot n° 256.

Valeur estimée : 75 000 à 100 000$
Prix de vente : 250 000$

ex Weinberger
collection Islander

Les deux timbres inférieurs présentent l'erreur qui nous intéresse. Ce bloc, d'apparence superbe malgré quelques défauts, était connu dans les années 1930 mais on en perdit rapidement la trace avant qu'il ne réapparaisse en 1997 dans la vente du patrimoine du consul Weinberger. Il est intéressant de noter que ce collectionneur possédait un autre tel bloc mais qu'il fut découpé en deux bandes verticales de trois timbres il y a déjà plusieurs décennies.

Il existe aujourd'hui un autre tel bloc, bien connu car il a appartenu au célèbre Ferrary :

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lot n° 257.

Valeur estimée : 7500 à 10 000$
Prix de vente : 9000$

ex Ferrary, Hall, Nosiglia, Schatzkes
collection Islander

Il est cependant en piètre condition, ce qui explique que sa valeur estimée soit dix fois moindre que celle du premier bloc illustré.

Voici maintenant deux paires, l'une avec deux timbres erronés, l'autre avec un timbre normal :

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien
Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lots n° 258, 259.

Valeurs estimées : 10 000 à 20 000$
Prix de vente : 7500 et 14 000$

ex Prentice, Vigil, Schatzkes
ex Ferrary, Vigil, Schatzkes, Garcia
collection Islander

À l'exception des deux blocs ci-haut, la première est la seule paire connue de cette erreur tandis que cinq paires avec un timbre normal sont connues (dont les deux qui faisaient avant partie d'un bloc).

Parmi les timbres individuels, on trouve un exemplaire neuf :

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lot n° 261.

Valeur estimée : 5000 à 7500$
Prix de vente : 6250$

ex Ferrary, Schatzkes
collection Islander

Ce serait le seul connu. On lui reprochera cependant deux petits amincis, un faible pli et l'absence de gomme.

On trouve sept exemplaires oblitérés, tous en excellente condition :

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lots n° 262 à 268.

Valeurs estimées : 750 à 3000$
Prix de vente : 3500, 2100, 2200, 2500, 2100, 1700 et 1100$

collection Islander

Parmi ces septs exemplaires, ma préférance va au sixième, oblitéré Lima, en raison de la netteté de l'impression et de l'oblitération.

Finalement, on trouve de remarquables plis. Le premier est vraisemblablement affranchi au tarif double de deux pesetas (1 peseta + 2 dinaros font 2 pesetas), ce qui tendrait à confirmer la thèse selon laquelle le timbre de ½ peso (qui font 2 pesetas) imprimé dans la couleur du 1 peseta a été utilisé comme un tel timbre.

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lot n° 255.

Valeur estimée : 75 000 à 100 000$
Prix de vente : 65 000$

ex Magonette, Schatzkes
collection Islander

Le deuxième contient une paire dont l'un des timbres est normal. Quatre tels plis seraient connus. Celui-ci est à destination de Bolivie :

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lot n° 260.

Valeur estimée : 50 000 à 75 000$
Prix de vente : 26 000$

ex Schatzkes
collection Islander

Finalement, parmi la douzaine de plis connus comprenant un timbre seul de cette erreur, trois étaient présents dans la collection Islander :

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Erreur de couleur sur un timbre péruvien

Mis en vente par Siegel Auctions, vente aux enchères n° 957 du 06.06.2008, lots n° 269 à 271.

Valeurs estimées : 10 000 à 15 000$
Prix de vente : 25 000, 18 500 et 10 000$

ex Schatzkes
collection Islander

Dans ce rapide tour d'horizon, j'ai omis de préciser qu'on pouvait distinguer les cinq positions de ce timbre dans la planche. Les types sont représentés par les lettres A, B, C, D et E. Comme le vendeur précise le type de chacun des timbres, comme les scans sont de résolution suffisamment importante et que les nombreux exemplaires offerts permettent de distinguer entre un défaut d'impression accidentel et un réel indice positionnel, il est possible de retrouver des indices permettant de classifier les timbres :

Identification du type A Identification du type B Identification du type C Identification du type D Identification du type E
A B C D E

  • A : On observe une petite tache d'encre dans le coin inférieur droit.
  • B : La ligne extérieure du cercle central est brisée au nord-nord-ouest.
  • C : Le cadre extérieur est discontinu sous le deuxième R de CORREOS.
  • D : La ligne intérieure de cercle central est brisée à l'ouest, sous le I de MEDIO.

Si je n'ai pu identifier de caractéristique distinctive pour le type E, c'est que les deux seuls exemplaires sont sur lettre et que les scans sont donc de résolution moindre.
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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 21:00
Les Américains sont très fiers de leur « Inverted Jenny », que je n'ai d'ailleurs pas encore présenté sur ce blog.  Cette erreur est probablement l'une des plus connues dans le monde des philatélistes et les cent exemplaires connus s'arrachent à prix d'or.

Cependant, nos amis boliviens ont eux aussi leurs petites raretés :

Plus rare encore qu'un « Inverted Jenny »

Mis en vente par Spink Shreves Galleries, vente aux enchères publique n° 100, lot n° 2188.

Valeur estimée : 7500 à 10 000$
Prix de vente : 16 000$

Plus rare encore qu'un « Inverted Jenny »

Mis en vente par Spink Shreves Galleries, vente aux enchères publique n° 100, lot n° 2190.

Valeur estimée : 1000 à 1500$
Prix de vente : 2100$

Voilà donc deux timbres qui, malgré leur valeur estimée relativement basse, sont extrêmement rares. En effet, 50 exemplaires du premier et 25 du deuxième auraient été imprimés, ce qui rend d'autant plus extraordinaire l'existence d'un bloc de six, sans charnière.

Il est intéressant de noter que ces timbres valent une infime fraction qu'un « Jenny », dont un exemplaire a récemment flirté avec le million de dollars... La loi de l'offre et la demande superbement illustrée !

Ces deux lots font partie d'une exceptionnelle collection de Bolivie, comprenant de nombreuses pièces rares et même uniques, formée par Jamie Ortiz-Patiño et poursuivie par son fils, aujourd'hui en vente aux plus offrants.
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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 21:57
On dit souvent que les compagnies privées, motivées par l'appât du gain, sont plus innovantes que les pouvoirs publics. Dans l'histoire de la philatélie, les premiers timbres-poste ont été au contraire été produits par les services postaux, gérés par l'état dans la grande majorité des cas.

Il y a toujours des exceptions :

Pérou n° 1
Mis en vente par Earl P.L. Apfelbaum Inc., vente aux enchères publique n° 1050, lot n° 2794.

Cote : 1250$

Pérou n° 2
Mis en vente par Earl P.L. Apfelbaum Inc., vente aux enchères publique n° 1050, lot n° 2795.

Cote : 1350$

Ces deux timbres ont été émis par la Pacific Steam Navigation Co. et fournis au gouvernement Péruvien en 1857. On y remarque que le nom du pays n'y figure pas et que le tarif postal y figure par contre : deux réaux par once.

À l'exception du tarif et de la couleur, remarquez-vous une différence entre les deux timbres ci-haut ?
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