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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 10:28
Le timbre du jour fut émis par la Russie en 1875.  Le motif décoratif  est imprimé en brun tandis que le motif principal au centre du timbre, représentant  les armoiries de l'empire russe, est bleu. Ces deux couleurs étant appliquées successivement, il est donc normal de retrouver toutes sortes d'anomalies causées par ce double passage sous la presse à imprimer.

La plus spectaculaire de ces anomalies est bien sûr celle où la feuille est inversée entre les deux impressions, ce qui donne les fameux « centre inversé » :

10k, centre inversé
Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 26.03.2008, lot n° 3038.

Cote : 50 000€
Prix de vente : 55 000$

Ce timbre, qui possède quelques dents pliées d'après le descriptif de vente, est l'un des cinq exemplaires connus, ce qui explique sa valeur élevée . D'autres timbres de la même série possèdent un centre inversé, comme le 20 kopecks bleu et orange (trois exemplaires connus) et le 7 kopecks gris et rose, dont un unique exemplaire est connu.

À titre de comparaison, voici deux des quatre autres exemplaires du timbre de dix kopecks avec centre inversé :

10k, centre inversé
Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères de mars 2007.

Prix de vente : 66 125$

ex Fabergé

10k, centre inversé
Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères de décembre 2004.

Cote : 50 000€
Prix de vente : 74 250$

ex Fabergé
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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 20:51
Avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite parenthèse s'impose. Le timbre que je vais présenter est-il vraiment le plus rare des timbres canadiens ? Tout dépend de la définition de timbre... On écarte d'emblée les erreurs diverses et variées, certaines n'étant connues qu'en quelques dizaines d'exemplaires, tout comme les innombrables variantes résultant des aléas de la production.

Cependant, en 1868, certains tirages de l'émission dite « Large Queen » sont imprimés sur papier vergé plutôt que vélin. Parmi les timbres qui existent aujourd'hui sur ce papier, le 2¢ vert, dont deux seuls exemplaires sont connus, ce qui en fait un incontestable candidat au timbre le plus rare...

Cependant je classe ce timbre comme une variété (certaines différences de papier ont droit à un numéro de catalogue distinct, d'autres non) donc je peux garder mon titre accrocheur et vous faire découvrir le timbre le plus rare du Canada :

Canada 12 pence noir
Mis en vente par David Feldman SA, vente aux enchères du 03.01.2008, lot n° 60004.

Cote : 130 000£
Valeur estimée : 60 000 à 80 000€
Prix de vente : 130 000€

Imprimé à 51 000 exemplaires en 1851, sur papier vergé, ce timbre de 12 pence représente la reine Victoria, d'après un célèbre portrait de Chalon. D'autres colonies britanniques reprendront cette représentation de la reine Victoria, probablement la plus belle qui ait ornée un timbre-poste.

Pourquoi 12 pence et non pas un shilling ? Parce qu'à l'époque, aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd'hui, la valeur d'un shilling variait selon l'endroit en Amérique du Nord.

Tous comme les deux autres timbres du Canada constituant la première émission de ce pays, la faible qualité du papier et les problèmes d'adhésion du timbre aux plis condamneront ce timbre à être rapidement remplacé. Cependant, la valeur de 12 pence ayant été jugée trop élevée, ce timbre ne sera pas réémis sur papier vélin. 1450 exemplaires seulement sont écoulés et les autres sont détruits. On estime aujourd'hui qu'il existerait entre cent et cent cinquante exemplaires, dont l'exemple ci-haut, qui a la particularité d'avoir toute sa gomme originale intacte, sans charnière !

Un autre exemplaire a été récemment vendu, neuf lui aussi mais avec gomme originale partielle. Le prix atteint réflète la faiblesse actuelle du dollar américain par rapport aux autres monnaies.

Canada 12 pence noir

Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 08.01.2008 au 10.01.2008, lot n° 1863.

Cote : 130 000£
Valeur estimée : 150 000$
Prix de vente : 190 000$

Mise à jour du 10 janvier 2009
Un exemplaire oblitéré aux marges un peu serrées :

Canada 12 pence noir

Mis en vente par Vance Auctions Ltd, vente sur offres n° 265 se terminant le 22.01.2009, lot n° 5793.

Cote : 85 000$
Prix de vente : Inconnu

On lui reprochera un petit défaut, une fine déchirure (réparée) dans le haut du timbre.

Mise à jour du 5 mai 2009
Un superbe exemplaire oblitéré :

Mis en vente par Spink Shreves Galleries, vente aux enchères n° 113 du 08.05.2009, lot n° 440.

Cote : 75 000$
Cote : 225 000$
Prix de vente : 120 000$

ex Lees-Jones, Amundsen
collection Richard Collier

On notera que le catalogue canadien Unitrade cote ce timbre à 225 000$ (canadiens), soit le double du catalogue américain Scott, à 75 000$ (américains).

Mise à jour du 15 mai 2009
Voici un exemplaire « aux marges exceptionnelles, peut-être le plus bel exemplaire connu » :

Mis en vente par Numphil, vente aux enchères du 23.05.2009, lot n° 26.

Valeur estimée : 70 000 à 80 000€

Le plus bel exemplaire je ne sais pas mais une chose est certaine, c'est qu'il paraît bien. On lui reprochera cependant son absence de gomme.

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 18:55
Nous en sommes en 1989 et c'est le bicentenaire de la Révolution Française, dont je n'ai pas besoin de rappeler les grandes lignes puisque je suppose qu'un lecteur francophone les connaît. La France émettra pour l'occasion plusieurs timbres, dont le tryptique suivant, accompagné d'une vignette n'ayant pas valeur d'afranchissement :

Liberté, égalité, fraternité
Mis en vente par Serge60 sur Delcampe, lot n° 34164308.

Prix de départ : 1,00€

Qu'ont-t-ils de particulier ces timbres ? En eux-mêmes rien mais ce qui est intéressant c'est la reprise, sur un timbre américain, des trois allégories représentants la liberté, l'égalité et la fraternité :

Liberté, égalité, fraternité
Mis en vente par tedbeza sur eBay, lot n° 270219294593.

Prix de départ : 1,80$
Prix de vente : 1,80$

On leur avait envoyé La Fayette, ils nous devaient bien ce timbre ! Cependant, ça aurait été sympa que les couleurs du drapeau français qui ornent ce timbre soient dans le bon ordre...

Ces trois couleurs, bleu blanc rouge, comment est-ce possible de les inverser ? J'imagine que si l'on vie dans une nation puissante qui domine la sphère économique mondiale (attention, le verbe dominer sera peut-être bientôt à conjuguer au passé...) on ne connaît pas forcément parfaitement bien les drapeaux des autres pays. Moi-même, si je devais mettre dans l'ordre les couleurs du drapeau du Tchad et même de la Belgique toute proche, j'hésiterais...
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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 18:50
La France a émis, en 1989, un timbre « pour le bien des aveugles ». Le design est minimaliste puisque seule une feuille couverte de caractères en braille y est représenté. Au bas du timbre, un bandeau contient une inscription en braille, donc en relief.

Évidemment, lors de la production de tels timbres, il finit toujours par y avoir un pépin :

Il est où le texte en braille ?
Mis en vente par Philatel, vente sur offres n° 234 se terminant le 18.03.2008, lot n° 3321.

Cote : 3500€
Prix de départ : 1200€
Prix de vente : Invendu

Sur cet exemplaire, l'inscription en braille est tout simplement absente... une erreur assez cocasse.

L'inscription, lorsqu'elle est présente, est « V. Hauy ». Valentin Haüy est un philantrope du dix-huitième siècle qui fut l'un des premiers à s'intéresser au sort des aveugles. Il fonda une école à Paris avec pour objectif d'instruire les aveugles et surtout de leur apprendre un métier.

Rejeté par ses pairs à la fin de la Révolution Française, il partira pour Saint-Pétersbourg où il fondera une école semblable, qu'il dirigera pendant plus d'une décennie.

La France lui a consacré un timbre en 1959, émis au profit de la Croix-Rouge. Ce timbre est accompagné d'un autre où figure l'Abbé de l'Épée, qui a joué un rôle similaire mais au profit des sourds-muets.

Mise à jour du 12 novembre 2008
Au salon philatélique d'automne, on a pu voir un bloc de dix de cette erreur :

Il est où le texte en braille ?
Mis en vente par Behr Philatélie, vente à prix net n° 86, lot n° 2063.

Prix net : Sur demande
Prix affiché : 20 000€

Le prix affiché est celui qui était griffonné à l'encre dans la marge de la photocopie sur le Stand de Behr Philatélie au salon.
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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 21:35
Nous sommes en 1911, il y a 50 000$ offert au premier aviateur qui réussirait à traverser les États-Unis d'un océan à l'autre, avec escales, en moins de... trente jours. Calbraith Rogers décide de relever le défi à bord du Vin Viz Flyer, un avion construit par les frères Wright.

Le 17 septembre, il s'envole de New-York. Au sol, à bord de trois wagons, toute une équipe l'accompagne : sa famille, des journalistes, des invités et surtout un personnel technique important, dont Charles Taylor, le créateur des moteurs utilisés sur les avions des frères Wright.

Cette équipe sera fort sollicitée durant le voyage puisque sur les 75 escales, une douzaine seront en fait des crashs... Au moins deux fois, l'avion devra être reconstruit.

Le 5 novembre, l'aviateur se posera à Pasadena en Californie, avec quelques semaines de retard pour réclamer le prix de 50 000$. Il ne reste plus qu'une étape pour atteindre l'océan mais suite à un crash au décollage, Calbraith Rodgers se casse une cheville et devra donc patienter un mois avant de terminer son périple.

La femme de Rodgers, Mabel, profite de ce voyage hors du commun (du moins pour l'époque !) pour créer, avec l'accord des autorités, un service de courrier aérien pour la durée du voyage. Une vignette est créée pour l'occasion, vendu 25¢ et permet d'affranchir lettres et cartes postales (qui doivent également être affranchies avec un timbre-poste officiel) qui doivent voyager avec notre pionnier de l'aviation.

The Vin Viz Flyer Stamp
Mis en vente par Nutmeg Stamp Sales, vente aux enchères n° 165 du 14.03.2008, lot n° 505.

Valeur estimée : 75 000$

Collection « Pasadena »

Cette carte postale est la plus ancienne utilisation de cette vignette semi-officielle.

Robert A. Siegel Auction Galleries recense les douze exemplaires connus de cette vignette. D'ailleurs on peut retrouver sur internet des résultats récents de vente aux enchères. En voici quelques-uns :

The Vin Viz Flyer Stamp
Mis en vente par Shreves Philatelic Galleries, vente aux enchères n° 86 du 29.11.2006, lot n° 4.

Valeur estimée : 40 000 à 50 000$
Prix de vente : 47 500$

The Vin Viz Flyer Stamp
Mis en vente par Shreves Philatelic Galleries, vente aux enchères n° 86 du 29.11.2006, lot n° 5.

Valeur estimée : 75 000 à 100 000$
Prix de vente : 70 000$

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries, vente aux enchères n° 844 du 01.03.2002, lot n° 3501.

Cote : 50 000$
Prix de vente : 105 000$

ex William C. Mack

The Vin Viz Flyer Stamp
Mis en vente par Shreves Philatelic Galleries, vente aux enchères n° 86 du 29.11.2006, lot n° 6.

Valeur estimée : 40 000 à 50 000$
Prix de vente : 60 000$

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries, vente aux enchères n° 841 du 17.12.2001, lot n° 1499.

Cote : 50 000$
Prix de vente : 40 000$

The Vin Viz Flyer Stamp
Mis en vente par Shreves Philatelic Galleries, vente aux enchères n° 86 du 29.11.2006, lot n° 7.

Valeur estimée : 50 000 à 75 000$
Prix de vente : 60 000$

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries, vente aux enchères n° 811 du 15.05.1999, lot n° 234.

Prix de vente : 80 000$
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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 22:27
Les premiers timbres de Finlande présentent une dentelure unique dans le monde de la philatélie classique. Les dents sont rondes et énormes. Comme une image vaut mille mots, voici un exemple parmi tant d'autres mais qui présente une particularité intéressante :

Finlande, roulette serpentine

Mis en vente par Thomas Høiland Auktioner, vente aux enchères du 13.03.2008, lot n° 1876.

Prix de départ : 36 000 kr
Prix de vente : Invendu

Cette dentelure spectaculaire possède un grand défaut, sa fragilité. Il est extrêmement courant qu'une ou plusieurs dents soient abîmées. L'exemplaire ci-haut possède de belles dents mais certaines sont un peu courtes.

La question maintenant qui se pose est pourquoi ce timbre est-il si cher ? Il s'agit du timbre de 40 penni, émis à partir de 1866. 3,2 millions d'exemplaires ont été imprimés.

Là où ça devient un peu plus compliqué, c'est qu'on distingue sept papiers différents. Heureusement pour nous qui ne sommes pas spécialiste, le cachet nous enlève tout doute. On y lit (avec un peu d'effort) « Nyslott, 12.8.1867 ». D'après les dates des tirages, il ne peut donc s'agir que du papier ordinaire de couleur rose pâle, le type le plus courant, puisque un peu moins de 1,8 millions d'exemplaires auraient été imprimés sur ce papier.

Ensuite, le timbre de 40 penni vient en deux types. Là c'est facile. Les traits de la couronne sont épais et masquent certains détails, il s'agit dont du type I, le plus courant puisque sur 50 timbres, 47 sont de type I et trois de type II.

Finalement, la dentelure. Ces perforations, « serpentine roulette » en anglais, sont de quatre types différents, selon la forme et la taille des dents, ainsi que leur espacement. Les trois premiers types se distinguent principalement par la taille des dents, qui sont légèrement inclinées. Le type II par exemple se caractérise par des dents de 1,6 à 1,9 mm de hauteur. Le type IV est différent par la forme, les dents sont droites et ressemblent vaguement à la tête d'une pelle ronde.

C'est ici le secret de notre timbre. Les dents horizontales sont de type IV et les dents verticales sont elles de type II. Regardez le scan, c'est évident une fois qu'on le sait !

Évidemment, un certificat est recommandé pour une telle pièce. Celui qui accompagne cet exemplaire mentionne que deux seuls autres exemplaires seraient connus, également porteur du cachet de la ville de Nyslott, daté du même jour.
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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 16:19
La yacht Hohenzollern appartenait à Guillaume II, empereur allemand et roi de Prusse à la charnière du vingtième siècle. Ce yacht fut représenté sur de nombreuses séries de timbres-postes des colonies allemandes, comme la Nouvelle-Guinée. Durant la première guerre mondiale, ces colonies furent prises les unes après les autres par les troupes britanniques.

La Nouvelle-Guinée fut prise dès 1914 par les Australiens et rebaptisée temporairement Nouvelle-Bretagne.  Ainsi, les magnifiques timbres allemands furent surchargés des trois lettres G.R.I. et les pfennigs remplacés par des pence, les marks par des shillings. G.R.I. ? Georgius Rex Imperator.

Voici le plus rare ce ces timbres :

À la gloire de George V

Mis en vente par Spink, vente aux enchères publique n° 8005, lot n° 640.

Cote : 20 000£
Valeur estimée : 18 000 à 20 000£
Prix de vente : 17 000£


Il s'agit de la plus haute valeur nominale, cinq marks qui deviennent cinq shillings, surchargée le 16 décembre 1914. Cette date a son importance car un premier lot de timbre avait été surchargé le 17 octobre précédent et les deux surcharges différent suffisamment (l'espacement vertical entre G.R.I. et la nouvelle dénomination varie) pour que les collectionneurs s'intéressent aux deux types.

Le deuxième type est en général plus commun, sauf pour ce timbre de cinq marks et les deux timbres de 2 pences et demi. L'exemplaire offert ici neuf et en très bonne condition. Il est accompagné d'un certificat d'authenticité émis en... 1935 par la British Philatelic Association.

Mise à jour du 13 avril 2009
Voici un exemplaire du premier type de surcharge :

Mis en vente par David Feldman SA, vente aux enchères du 01.05.2009, lot n° 60054.

Cote : 8500£
Cote : 10 000€
Valeur estimée : 2400 à 3000€
Prix de vente : 2400€

On peut constater que l'espace entre les deux lignes de la surcharge est effectivement inférieur à celui du premier timbre illustré dans cet article. Plus précisément, cet espacement est d'environ 4,0 mm sur ce type et de 5,5 mm sur l'autre. Il n'y aurait que 102 exemplaires au total de ces deux types de surcharge sur le timbre de cinq mark.

Le timbre offert ici possède malheureusement un léger pli vertical, d'où sa valeur estimée relativement peu évelée.
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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 21:09
Une impressionnante collection de timbres espagnols étant offerte par Heinrich Köhler, c'est l'occasion idéale pour découvrir les timbres les plus rares des premières émissions de ce pays.

Commençons donc, pour se mettre en bouche, par un timbre qui n'est pas rare sans être commun mais qui fait néanmoins partie d'un lot exceptionnel :

Vingt-cinq timbres d'Espagne

Mis en vente par Heinrich Köhler, vente aux enchères publique n° 332, lot n° 520.

Prix indicatif : 15 000€
Prix indicatif : 12 000€


Il s'agit d'une reconstruction complète d'une feuille de 25 timbres du six réaux bleu, émis le premier janvier 1850. Tous les exemplaires ont été choisis avec discernement et correctement positionnés (une tâche possible en raison des légères différences qui existent entre chaque timbre selon sa position dans la feuille, une situation très courante au début de l'histoire du timbre-poste).

Passons maintenant à un timbre rare, le timbre de deux réaux rouge orangé, élément de la deuxième série de timbres espagnols, émis le premier janvier 1851.

Deux réaux, une rareté d'Espagne

Deux réaux, une rareté d'Espagne

Mis en vente par Heinrich Köhler, vente aux enchères publique n° 332, lots n° 531 et 532.

Cote : 11 800€
Prix indicatifs : 4500€ et 4000€
Prix de vente : 8600€ et 8000€

Ces deux exemplaires, de teintes légèrement différentes, sont magnifiques, en particulier celui de gauche. Un troisième exemplaire, d'une teinte un peu plus fade, est également offert à la vente.

Le premier janvier 1852, une troisième série de timbre est émise. Le timbre de deux réaux est encore une fois le plus rare de l'ensemble. Il est cependant plus courant que celui de 1851. D'ailleurs sept exemplaires sont offerts à la vente. Sans compter la paire suivante :

Deux timbres rares d'Espagne

Mis en vente par Heinrich Köhler, vente aux enchères publique n° 332, lot n° 554.

Prix indicatif : 8000€
Prix de vente : 6800€

Une jolie paire avec deux oblitérations qui laissent miraculeusement le visage de la reine Isabelle à découvert... Une autre paire, accompagnée de vingt timbre de cinq réaux sur fragment d'enveloppe est également offerte. Au fait, les paires c'est très bien mais pourquoi s'en contenter ?

Un bloc de six timbres rares d'Espagne

Mis en vente par Heinrich Köhler, vente aux enchères publique n° 332, lot n° 555.

Prix indicatif : 40 000€
Prix de vente : 41 000€

Ce bloc de six est le plus grand connu de ce timbre, d'où un prix en conséquence, malgré un très léger pli. Je crois cependant que je préfère la paire ci-haut, en raison probablement de l'oblitération, plus esthétique.

Passons maintenant à la quatrième émission, qui, comme vous l'avez déviné, fut disponible le premier janvier 1853. Le timbre de deux réaux est toujours l'un des plus difficiles. Dix sont proposés à la vente, dont trois exemplaires neufs (sans gomme) ! Cependant, le plus joli est ce fragment de lettre coloré :

Un fragment de lettre coloré

Mis en vente par Heinrich Köhler, vente aux enchères publique n° 332, lot n° 577.

Prix indicatif : 15 000€
Prix de vente : 20 000€

Il ne faut cependant pas oublier, dans cette série, le timbre de 3 cuartos (il y a huit cuartos pour un réal), d'une rare couleur bronze :

Un timbre de bronze

Mis en vente par Heinrich Köhler, vente aux enchères publique n° 332, lot n° 588.

Prix indicatif : 6000€
Prix de vente : 8600€

Un très bel exemplaire sur lettre (lettre illustrée d'ailleurs dans le catalogue spécialisé Edifil), auquelle on ne pourrait que reprocher une oblitération un peu lourde.

Notre dernière rareté en est une vraie. Il s'agit du timbre de un réal, bleu pâle, émis en 1854 sur papier bleuté et représentant les armoiries de l'Espagne. Techniquement, il est possible de s'en procurer un exemplaire oblitéré pour un petit prix car les surplus ont été marqués de trois barres horizontales. Cependant, les exemplaires réellement utilisés sont rares. De plus mon catalogue généraliste ne liste pas ce timbre à l'état neuf. Quatre exemplaires individuels sont proposés à la vente, en plus de ce magnifique bloc :

Un bloc de dix timbres rares d'Espagne

Mis en vente par Heinrich Köhler, vente aux enchères publique n° 332, lot n° 610.

Cote : 128 200€
Prix indicatif : 40 000€
Prix de vente : 160 000€

Au risque de me répéter, il s'agit du plus grand bloc connu, illustré tout comme l'autre bloc plus haut dans le catalogue spécialisé Edifil.

Ce petit aperçu permet de se faire une idée de l'importance de la collection actuellement offerte, qui comprend des centaines de lots tout aussi intéressant.

Une petite précision : je ne sais pas si les prix indicatifs sont des valeurs estimées ou des mises minimales acceptées, le catalogue pdf et le catalogue web se contredisant sur ce point. Les images sont tirées du catalogue web; elles ont des teintes (en particulier le bleu pâle) plutôt différentes des images du catalogue pdf.
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4 mars 2008 2 04 /03 /mars /2008 21:29
Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

(L'Évangile selon Saint-Matthieu, Traduction de Louis Segond, 1910)


Ce dernier verset est en partie à l'origine des armoiries de la cité du Vatican, connues également sous le nom d'armoiries pontificales. Ces armoiries sont composées de deux clefs entrecroisées, l'une d'or et l'autre d'argent, liées entre elles par une corde rouge et surmontées de la tiare papale, la triple couronne.

On retrouve ces armoiries sur les timbres émis par les États Pontificaux avant l'unification de l'Italie au milieu de dix-neuvième siècle :

Les armoiries pontificales

Mis en vente par Lugdunum Philatélie, vente sur offres n° 64 clôturant le 10.30.2008, lot n° 622.

Prix de départ : 3800€
Prix de vente : 3990€

On retrouve sur ce pli à destination des États-Unis une paire de timbres de sept bajocchi et un de cinquante. Ce dernier est peu commun oblitéré, rare sur enveloppe et encore plus rare à l'état neuf. On peut reprocher à l'exemplaire sur ce pli des marges trop étroites, une partie du motif ayant été coupée.

Cette série est composée de onze timbres différents représentant tous les même armoiries. Une série semblable sera émise en 1867 avant d'être remplacée, en 1870, par les timbres du nouvel état d'Italie.

Mise à jour du 12 avril 2008
Voici un autre pli portant un timbre de 50 bajocchi :

Les armoiries pontificales, 50 bajocchi

Mis en vente par Vaccari, vente aux enchères n° 73 du 12.04.2008, lot n° 363.

Prix de départ : 15 000€
Prix de vente : 15 000€

Pourquoi le prix de départ est-il si élevé par rapport au pli illustré plus haut ? Il y a en fait eu deux impressions du timbre de 50 bajocchi, la première en 1852 et la deuxième en 1864. Cependant, durant ces douze années, le stéréotype ayant servi pour l'impression s'était gravement oxydé. La deuxième impression fut donc de piètre qualité, le motif est mal défini, les lignes étant incomplètes et abîmées.

On estime que le premier tirage fut de 50 000 exemplaires, le deuxième de seulement 10 000, ce qui explique donc la plus grande rareté de ce dernier et, du même coup, le prix plus élevé de ce pli, qui est affranchi avec un timbre du deuxième tirage.

Mise à jour du 15 mai 2008
Les deux exemplaires suivants permettent de se faire une idée plus précise de la médiocre qualité du deuxième tirage :

Les armoiries pontificales, 50 bajocchi

Mis en vente par Aste Bolaffi Ambassador, vente aux enchères n° 38 du 16.05.2008, lot n° 200.

Prix de départ : 600€
Prix de vente : 800€

Les armoiries pontificales, 50 bajocchi

Mis en vente par Aste Bolaffi Ambassador, vente aux enchères n° 38 du 16.05.2008, lot n° 204.

Prix de départ : 7500€
Prix de vente : 7500€

Le deuxième timbre est tellement mal imprimé par rapport au premier qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'une piètre imitation... alors qu'il s'agit d'un timbre tout ce qu'il y a de plus authentique.

La différence de prix entre ces deux exemplaires s'explique non pas tant par la rareté relative du deuxième par rapport au premier mais surtout par le fait que le deuxième est neuf.

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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 21:00
Les Américains sont très fiers de leur « Inverted Jenny », que je n'ai d'ailleurs pas encore présenté sur ce blog.  Cette erreur est probablement l'une des plus connues dans le monde des philatélistes et les cent exemplaires connus s'arrachent à prix d'or.

Cependant, nos amis boliviens ont eux aussi leurs petites raretés :

Plus rare encore qu'un « Inverted Jenny »

Mis en vente par Spink Shreves Galleries, vente aux enchères publique n° 100, lot n° 2188.

Valeur estimée : 7500 à 10 000$
Prix de vente : 16 000$

Plus rare encore qu'un « Inverted Jenny »

Mis en vente par Spink Shreves Galleries, vente aux enchères publique n° 100, lot n° 2190.

Valeur estimée : 1000 à 1500$
Prix de vente : 2100$

Voilà donc deux timbres qui, malgré leur valeur estimée relativement basse, sont extrêmement rares. En effet, 50 exemplaires du premier et 25 du deuxième auraient été imprimés, ce qui rend d'autant plus extraordinaire l'existence d'un bloc de six, sans charnière.

Il est intéressant de noter que ces timbres valent une infime fraction qu'un « Jenny », dont un exemplaire a récemment flirté avec le million de dollars... La loi de l'offre et la demande superbement illustrée !

Ces deux lots font partie d'une exceptionnelle collection de Bolivie, comprenant de nombreuses pièces rares et même uniques, formée par Jamie Ortiz-Patiño et poursuivie par son fils, aujourd'hui en vente aux plus offrants.
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